Les experts du climat nous annoncent que la France est susceptible de voir les températures augmenter beaucoup plus que les 2 degrés règlementaires de la COP21. Par ailleurs, les mesures annoncées pour tenter de pallier ce phénomène apparaissent ruineuses pour un résultat quasi nul. Enfin les règles européennes proposées ne sont pas équitables.

Quatre degrésC’est le Ministre de la Transition Ecologique qui ouvre le ban.

Lba France pourrait voir sa température moyenne augmenter de 4 degrés d’ici à 2100. C’est en tous cas, l’hypothèse « plausible » des autorités françaises en la personne du Ministre de la Transition Ecologique Christophe Béchu (Consultation publique). Enfin, disons plutôt 3 degrés, et même exactement 2,6 degrés car les 4 degrés, c’est par rapport à l’époque préindustrielle, et nous avons déjà franchi la barre des 1 degré, ce qu’un certain nombre d’ « experts » a déjà oublié (est-ce intentionnel ?) lorsqu’ils parlent des 4 degrés d’ici à 2100, « d’ici » signifiant sans ambigüité : « de maintenant ».

Face à ces prévisions plutôt angoissantes (mais n’est-ce pas leur but ?), le gouvernement  prend la mesure des évènements, et engage de sages mesures d’adaptation. Je dis « sage » parce que si l’hypothèse des +2,6 degrés se vérifie, c’est à peu près les seules mesures  intelligentes que l’on peut prendre. En effet, un certain nombre de spécialistes nous ont appris ou rappelé que les mesures consistant à réduire, voire à supprimer carrément toutes nos émissions de CO2 ne conduiraient à rien de concret : la France est un petit pays qui émet seulement 300 millions de tonnes de CO2 par an à comparer aux 32 840 millions de tonnes annuelles émises par le monde, soit environ 0,94 % du total.

Les résultats d’un petit calcul que tout le monde peut faire

Si on admet une relation linéaire entre l’augmentation de la concentration atmosphérique en CO2 et les degrés, ce qui est légitime si l’on reste dans le domaine étroit de quelques degrés, on peut considérer que les émissions de la France concourent à 0,94 % de l’augmentation des températures par effet de serre, soit 0,94 % de 3,89 degrés, soit donc 0,036 degré. Ces 3,6 centièmes de degré, c’est-à-dire à peu près rien du tout, c’est ce que la France pèse dans le monde, en « pouvoir de réchauffement ». C’est ce que le monde terrestre gagnerait si la France cessait tout à coup d’émettre la moindre tonne de CO2, autrement dit si on cessait, en France, de rouler en voiture, de se chauffer et de faire cuire nos aliments, entre autres. Soit, si la France disparaissait carrément de la carte du monde. Ce qui est une hypothèse, disons peu probable, non souhaitable, et, pour tout dire, complètement irréaliste.

J’ai surpris ce matin les « informés » de France-Info en train de discuter précisément du sujet des +4 degrés. Nous avons vu qu’il s’agissait plutôt de +2,6 degrés, mais gardons donc le premier chiffre, puisque c’est celui sur lequel s’est basée la discussion des Informés. Discussion qui a porté  non pas sur les mesures d’adaptation, qui, je le répèterai sans cesse, sont tout à fait adéquates, mais plutôt sur les mesures de restriction des émissions de CO2, dans le but  de réduire ce fameux réchauffement : “la France va se réchauffer plus que le reste du monde, les experts le disent. Redoublons donc d’efforts et faisons en sorte que notre pays reste habitable…

Sauf que, les amis, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Les mesures de restriction des émissions prises en France ne viendront pas rafraîchir les parages français, même si ce ne serait que justice. Non. Ces mesures produiront (malheureusement peut-on dire) leurs effets sur la totalité de l’atmosphère terrestre et seront donc diluées d’autant, ce qui correspond à une sacré dilution...

Mais ce n’est pas tout : Le « plan climat » que Madame Borne est en train de mettre en place consiste à réduire progressivement les émissions de gaz à effet de serre pour un coût estimé à 70 milliards d’euros par an jusqu’en 2030, soit un coût total de 400 milliards. Il correspond à une décision « de coin de table » des instances européennes dominées par les idées vertes avancées dont celles de Madame Ursula Von Der Layen. A l’issue de ce plan, les émissions devront avoir baissé de 55 %, et seront donc de 45 % des émissions actuelles soit 135 millions de tonnes. Cette baisse des émissions à 400 milliards d’euros conduira, si les estimations du GIEC sont correctes, à une baisse de la température moyenne (ou plutôt, pour être plus exact, à une moindre augmentation des températures moyennes de la Terre) de 0,036 x 0,45 = 0,0162 degré c’est-à-dire pas grand-chose, pour ne pas dire rien.

400 milliards, c’est environ 6 000 euros par Français, ou encore 24 000 euros par famille, que le gouvernement s’apprête à dépenser, pour obtenir une baisse de température de 1,6 centième de degré. Si vous considérez que cette dépense est justifiée en la comparant à l’effet escompté de réduction des températures de 1,6 centième de degré, n’appelez pas votre député pour lui demander des explications et éventuellement une justification.

Une égalité qui se moque de l’équité

En réalité, les directives européennes qui conduisent à fixer des objectifs de réduction des émissions de CO2 sont orientées, en sous-main, par les Allemands, de façon à ce que les intérêts germaniques soient toujours préservés. Prenons par exemple deux chiffres facilement vérifiables : les émissions de CO2 par habitant. (Source) Elles sont de 9,70 tonnes pour l’Allemagne Cout de l'adaptationet de 5,20 tonnes pour la France. (Valeurs 2017). Autrement dit, la France est un bon élève, l’Allemagne un mauvais. Mais les règles européennes fixées pour réduire les émissions ne tiennent pas du tout compte de cet état des choses, puisque on demande à tout le monde de réduire de la même fraction (55 %) les émissions de CO2.

Le graphique ci-dessous permet de comprendre le problème. Tout le monde sait (à part peut-être nos dirigeants européens) et c’est ce que le graphique exprime, que la tonne de CO2 évitée est d’autant plus chère à obtenir qu’elle est située plus à gauche sur le graphique : en effet, les premières tonnes évitées le sont par des moyens simples : isolation de bâtiments, réglementation de la circulation,  modulation des prix de l’énergie etc.

Cependant, au fur et à mesure que l’on réduit les émissions, le coût de la tonne de CO2 évitée devient de plus en plus élevé, car son obtention exige des moyens de plus en plus compliqués, et les solutions simples et bon marché ont naturellement déjà été mises en œuvre. Ainsi, les dernières tonnes atteignent un coût qui peut devenir prohibitif. C’est ce que le graphique exprime, (en unités parfaitement arbitraires, je le répète, car je n’ai pas les éléments pour faire un calcul précis).

La courbe rouge représente le coût moyen des mesures prises pour diminuer de 1 tonne par an et par habitant les émissions d’un pays européen donné. On observe que ce coût est d’autant plus bas que ces émissions sont plus élevées, ce qui favorise, en définitive les pays les plus émetteurs si on impose une réduction des émissions de la même fraction (55 %) pour tous les pays.

Si l’on place maintenant la France et l’Allemagne sur le graphique en fonction de leurs émissions respectives de CO2 par habitant, on remarque aisément que la tonne évitée supplémentaire revient nettement plus cher en France qu’en Allemagne. Il est manifeste que la règle du même pourcentage de réduction pour tous les pays d’Europe favorise nettement l’Allemagne, et défavorise la France. On ne peut pas faire comme si on ne l’avait pas remarqué…

L’ennui, c’est que nos propres dirigeants essaient de nous imposer ces règles, au lieu de les repousser vivement, comme ce devrait être leur devoir.

Conclusion

Alors, dépenser 400 milliards pour obtenir une amélioration de la situation climatique de 1,6 centième de degré, et nous imposer des règles qui favorisent notre principal concurrent et qui nous défavorisent nettement alors que nous faisons partie des meilleurs élèves de la classe Europe, ce n’est pas acceptable, à mon avis…

Afficher le formulaire de commentaire