La course à la diminution des émissions de CO2 est une course perdue d’avance. Elle peut même s’avérer non éthique et contre-productive.
ne chose apparaît maintenant assez clairement : nous n’arriverons probablement jamais à atteindre les objectifs qui ont été fixés par le GIEC dont la mission était de prouver que le réchauffement du climat que nous subissons actuellement était bien d’origine humaine.
Face à cette constatation, plusieurs attitudes sont possibles. On peut, comme les Allemands nous le montrent, persister dans la voie choisie, même lorsqu’il apparait qu’elle mène sûrement vers une catastrophe.
On pourrait, au contraire, faire amende honorable lorsqu’il en est encore temps, et redresser en quelques années une situation encore rattrapable. C’est la solution que j’ai l’audace (ou l’inconscience) de proposer.
Nous avons en effet passé des dizaines d’années à financer des recherches sans fondement véritablement sérieux, à installer des éoliennes peu productives, à couvrir les prairies de panneaux solaires inefficaces, et à verdir ridiculement tout ce qui se vend. Tout l’argent qui a été dépensé dans ces actions prétendant sauver la planète aurait pu au contraire être utilisé utilement à améliorer les conditions de vie de ceux qui en ont besoin, à financer des travaux de recherche réellement utiles et non pas systématiquement définis par les doctrines à la mode, et bien évidemment et en premier lieu à orienter les dépenses vers les choix de ceux auxquels cet argent a été pris.
Je vois déjà le mouvement de dénégation de certains des lecteurs à l’énoncé de ces simples constatations. Alors j’insiste : oui, je pense que nous avons tous été complètement formatés, certains dès leur plus jeune âge, et que nous fonçons vers encore plus de mesures complètement contre-productives, irrésistiblement guidés par un mouvement qui se dit planétaire, et qui veut nous forcer dans une direction choisie par quelques-uns qui veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
LA RÉALITÉ DES ENGAGEMENTS DE DIMINUTION DES ÉMISSIONS DE CO2
Remarquons cependant que certains pays résistent à suivre ces joueurs de flute. Parmi elles, on reconnait le pragmatisme éternel des Américains qui ont rapidement compris le caractère fortement illusoire de cette révolution verdissante. Évidemment, me direz-vous, c’est à cause de ce personnage complètement stupide de Trump !
Détrompez-vous, chers lecteurs. Le Président Trump ne fait qu’appliquer les convictions fortes d’une majorité d’Américains qui ne croient pas ce que leur racontent leurs flutistes. C’est une application parfaitement logique de ce qu’on appelle la démocratie. Les médias européens, tous plus anti-trumpistes les uns que les autres nous présentent systématiquement le point de vue de leur phare mondial qui s’appelle the New-York Times, qui est un journal démocrate systématiquement opposé à tout ce que fait le président Trump.
Face aux États-Unis[1], se trouve la Russie, qui a suivi apparemment toutes les recommandations énoncées par les accords de Paris de 2015, mais qui se garde bien de les appliquer, n’ayant apparemment pas encore, au bout de 5 ans, eu le temps de rédiger son acte de contrition sous la forme d’objectifs de réduction d’émissions auxquels ce pays est tenu par les accords. (Chacun agit selon les atouts qu’il a dans sa main).
Plus au Sud, la Chine, contrairement à ce que les médias nous présentent en général, a eu l’intelligence d’affirmer haut et fort en 2015 qu’elle continuerait pendant au moins quinze ans à émettre toujours plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère (référence). Au moment où elle a présenté son plan, elle a été félicitée par le Président Obama qui y a vu l’occasion de présenter son propre plan consistant à ne rien changer à ce qui était déjà prévu chez lui depuis plusieurs années. (même référence). L’un servant de caution à l’autre, les intérêts de l’un et de l’autre ont fait l’objet d’un « accord » Chine-USA. Et le plus beau de l’histoire, c’est que nos médias ont applaudi ce marché de dupe, à croire qu’aucun journaliste n’a eu l’occasion de lire et d’analyser le texte de l’accord annoncé de part et d’autre du Pacifique.
Si maintenant, on considère les émissions futures probables des pays asiatiques qui poursuivent activement leur développement (les quatre dragons asiatiques, Corée du Sud, Taiwan, Hong Kong et Singapour) celles-ci ne sont pas prévues à la baisse, et la Corée du Sud (principal émetteur), a même récemment annoncé qu’elle renonçait à la neutralité carbone pour 2050.
Voyons maintenant ou en sont aujourd’hui les accords dits de Paris, par lesquels, si on suit ce que sous-entendent les médias occidentaux, le monde entier est en train de réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
La carte ci-dessus donne la situation des pays en 2019 concernant les engagements climatiques résultants des accords de Paris (COP21) de 2015. On peut observer que les seuls pays au comportement "satisfaisant" se réduisent à une petite tache verte au milieu de la carte : les pays d’Europe.
Tous les autres, soit n’ont pas donné leurs engagements (Russie, Turquie, Iran etc.), soit n’en ont pas, (USA, Australie, Chine, Amérique du Sud etc.), soit sont classés parmi les "partiellement suffisants" (Canada, Brésil, Australie). Il apparaît donc pour le moins excessif de considérer que le monde est en train de restreindre ses émissions de gaz carbonique. Et il serait bon, à mon avis, que nos médias veuillent bien nous tenir au courant de ces questions, ne pensez-vous pas ? D’ailleurs, l’évolution du taux atmosphérique de CO2 ci-dessous nous montre bien, s’il en était besoin, que les émissions se poursuivent strictement au même rythme qu’avant et que la réduction n’est pas (encore) tout à fait là[2].
Le graphique ci-dessus, en provenance de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) nous montre, en noir, l’évolution du taux atmosphérique moyen de CO2 et en rouge, l’évolution mensuelle. Les fluctuations annuelles observées (courbe rouge) sont dues aux plantes de l’hémisphère nord (l’hémisphère sud est constitué essentiellement par des océans). Dès le printemps, les plantes absorbent du CO2, ce qui fait baisser le taux atmosphérique jusqu’à l’automne où de nombreuses plantes meurent ou cessent d’absorber, ce qui provoque la remontée du taux. À cela s’ajoute le phénomène de dégazage des océans (le CO2 est émis par les eaux plus chaudes en été) et dissolution (phénomène inverse) en hiver. Pour ce dernier phénomène, la compensation climatique entre les deux hémisphères se fait en faveur de l’hémisphère sud, essentiellement couvert par des océans comme déjà exprimé. À noter que la puissance de ces deux phénomènes (plantes + émission/dissolution du CO2 dans la mer) qu’on peut exprimer en tonnes de CO2 par unité de temps, est bien plus grande que celle des autres émissions (dont les émissions anthropiques).
Il existe de par le monde une série de pays grands ou petits qui ont décidé de se développer, et qui se sont efforcés de s’en donner les moyens. On les appelle les "NPI" (Nouveaux Pays Industrialisés). Ce sont :
- Les cinq « bébés Tigres» : Malaisie, Indonésie, Thaïlande, Philippines, Viet-Nam.
- Les « jaguars » : Mexique, Chili, Colombie, Argentine.
- Les BRICS: Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud.
- La Turquie.
Tous ces pays ont compris que c’est le développement industriel qui permet le développement humain. L’industrie et les services qui vont avec (logistique, matières premières, énergie etc.) se développent en émettant plus de CO2. Développement et production de CO2 sont intimement liés, et même inséparables dans l’état actuel de nos connaissances et de nos moyens. En effet, tous les pays déjà développés ont assuré leur développement en émettant du CO2. Il n’y a pas de vrai plan B pour se développer sans émettre du CO2, malgré les désirs des bonnes âmes.
On peut donc s’attendre, dans un futur proche, par suite du développement de ces pays, à voir les émissions de CO2 continuer à augmenter, et non pas à diminuer. Et il faut admettre que ce développement, et donc les émissions de CO2 qui vont avec, est une excellente chose pour les habitants de ces pays, et que nous devons les accepter, parce que cela correspond à des millions de personnes qui sortent de la misère.
QUE REPRÉSENTENT LA FRANCE ET L’EUROPE VIS-À-VIS DU RESTE DU MONDE
D’après la majorité des médias en général, qui expriment l’opinion de la majorité des scientifiques, ces émissions, si elles se poursuivent au même rythme, doivent conduire à une augmentation des températures, et c’est en tous cas une hypothèse solidement entretenue dans la partie du monde qu’on appelle l’Occident. Mais il faut savoir que le reste du monde n’a pas tout à fait la même façon de voir le problème que les Occidentaux. Que ce reste du monde qui, entre parenthèses, contient un nombre bien plus important d’individus que l’Occident, considère le réchauffement climatique comme un problème mineur, ou qu’en face du choix entre le développement ou la mort il ait choisi le développement, il est pour nous important de comprendre qu’il serait probablement très difficile, voire impossible d’empêcher d’émettre du CO2 ceux qui sont pauvres mais qui ont décidé de sortir de la misère. Le reste du monde se moque éperdument du confort de l’Occident, et il serait plus efficace de s’en rendre compte, et de régler nos actions en conséquence.
Le graphique ci-dessus compare la situation de la France (tout en bas du graphique, en bleu) et l’Union Européenne, à celle des pays émetteurs de CO2 les plus importants dans le monde. L’auteur d’un graphique similaire appelle les pays de cette liste, des pollueurs. C’est une erreur, car le CO2 n’est pas un polluant, mais un gaz inoffensif qui sert de nourriture aux plantes. Sans CO2 dans l’atmosphère, les plantes ne pourraient pas vivre. La limite de teneur atmosphérique en-dessous de laquelle les plantes ne peuvent pas survivre serait d’environ 100 ppm. Et nous sommes actuellement à 410 ppm. La science nous a appris que les plantes se trouvaient en amont de notre chaîne alimentaire. Nous ne pouvons donc clairement pas nous en passer, même en ne mangeant que des beefsteaks, parce que le bœuf, lui, est herbivore…
Ce qu’on voit aussi dans ce graphique, c’est que les émissions de l’Union Européenne ne représentent que 3 330 millions de tonnes (sur un total de 34 169 millions de tonnes de CO2, soit moins de 10 % du total des émissions de 2019). Source. Autrement dit pas grand-chose. Et que les émissions de la France, elles, ne représentent que 0,88 % de ce total, c’est-à-dire pratiquement rien. Ce dernier chiffre signifie que tous les efforts que peuvent ou pourront faire les Français pour changer quelque chose au réchauffement climatique, en admettant que ce changement soit possible en diminuant les émissions de CO2, ne servent pratiquement à rien, à part peut-être à enrichir les personnes qui ont ou auront la bonne idée d’investir dans les actions pour le climat.
Nos concitoyens, qui assistent en permanence à l’application des mesures destinées à contenir la température moyenne terrestre et qui payent des impôts ou des taxes pour ça s’attendent probablement à voir un jour leurs effets, qui pourraient être, par exemple, l’abaissement ou au moins la stabilisation du niveau de la mer ou la diminution du nombre annuel des cyclones, ou encore, qui sait, un retard dans la date des vendanges. Ils seront sans doute déçus de constater que la mer continue de monter, comme elle le fait d’ailleurs depuis la dernière période glaciaire. Source.
POURQUOI NE PAS L’EXPLIQUER AUX FRANÇAIS ?
Pourquoi, alors, s’obstiner à ces efforts certes méritoires, mais qui sont inutiles en pratique? Et pourquoi, surtout, ne pas l’expliquer très simplement aux Français qui ne sont certainement pas tous des veaux et qui seraient peut-être bien capables de décider eux-mêmes s’il faut poursuivre ces actions, ou au contraire les abandonner ? Ce serait pourtant un effet de ce qu’on appelle la démocratie.
Si notre Président était vraiment ce qu’il prétend être, c’est-à-dire un adepte de toute la vérité, je le verrais bien s’adresser calmement un jour à la télévision en disant : « Les députés européens, et après eux les députés français ont décidé que pour sauver la planète, il faut arrêter tout ce qui pourrait augmenter nos émissions de gaz carbonique, même si cet arrêt conduit à des pénuries. Il faut aussi vous habituer à moins consommer les choses dont la production provoque des émissions déraisonnables de gaz carbonique ». Suivrait une interminable liste de ces « choses », allant des téléphones portables aux voitures en passant par le béton et les voyages en avion.
Il n’est pas certain que le citoyen moyen approuverait alors ces décisions. Et il se demanderait certainement où est la démocratie lorsque les représentants du peuple prennent des décisions importantes sans en référer à leurs concitoyens. Surtout si le Président ajoutait dans son discours : « Malheureusement, qu’on exécute ces décisions ou non ne changera pour ainsi dire rien à la situation de la planète, compte tenu du faible pourcentage que représente nos émissions totales de CO2, comparées à celles de nos voisins non européens. Mais il faut tout de même montrer que la France ne recule devant aucun sacrifice lorsqu’il s’agit de sauver la planète… etc. Êtes-vous d’accord ? »
Je ne suis pas sûr qu’ainsi bien informé, le citoyen serait toujours d’accord pour le sacrifice. Alors, pour faire passer ces actions à l’insu de son plein gré, on ne l’informe pas de tout, et on essaye de le prendre par surprise, en fabricant des situations dites à effet cliquet desquelles on ne peut pas sortir, comme par exemple des lois dites supranationales qui l’emportent sur la loi française.
DAIGNONS JETER UN ŒIL SUR LES PAYS PAUVRES
Voilà pour la situation chez nous. Mais il y a aussi le reste du monde comme on l’a vu plus haut, que le Français a une tendance certaine à négliger peut-être un peu, comme d’ailleurs chacun des citoyens des autres pays, ce qui engendre une certaine compensation, basée cette fois-ci sur le nombre.
Dans de nombreux pays pauvres du monde, mais spécialement en Afrique, le seul moyen acceptable parce que gratuit pour cuisiner le peu de viande ou de légumes que l’habitant arrive à se procurer consiste à envoyer les femmes et les enfants ramasser du bois mort ou des fèces sèches (essayez de dire rapidement à voix haute ces deux derniers mots). Et à alimenter le foyer avec le résultat de leur glanage qui s’effectue quelquefois à plus de 10 kilomètres de l’habitation.
La conséquence de cette pratique est glaçante : en effet, des centaines de millions de personnes sont intoxiquées en permanence avec des taux de particules fines résultant de la combustion de ces matières dans la pièce unique de l’habitation, taux qui dépassent largement toutes les mesures effectuées dans les coins les plus pollués de la planète. Et cela dès leur plus jeune âge. Et le taux de décès résultant de cette pratique est impressionnant : 4,3 millions de décès prématurés en 2012. (source).
Pourtant, ces pauvres gens ont une conduite certes non choisie, mais écologiquement parfaite : ils produisent en effet un CO2 autorisé, puisqu’il s’inscrit dans la logique du cycle de la vie, tout comme les agrocarburants que l’on s’efforce chez nous d’additionner aux carburants fossiles. Et ceux qui ne sont pas morts ont atteint la neutralité carbone.
Ne pensez-vous pas qu’il vaudrait mieux permettre à ces gens de brûler autre chose que ces produits pour faire leur cuisine ? Leur permettre d’installer la distribution du gaz ou de l’électricité comme nous l’avons chez nous, à base de fossiles, ne serait-il pas éthiquement justifié, plutôt que de le leur interdire sous des prétextes écologiques, en bloquant tous les investissements générateurs de CO2 de fossile comme certaines ONG basées chez nous incitent à le faire ? Dans ce cas précis, l’écologie n’est-elle pas quelque part responsable de la mort de millions de personnes tous les ans ?
ET MODIFIONS NOTRE POSITION
Voilà donc les problèmes, tels qu’ils existent réellement, et non pas comme certaines personnes voudraient nous les présenter.
Si, comme le dit le GIEC (mais ses membres sont payés pour le dire) les émissions de CO2 conduisent à une augmentation de la température moyenne de la surface du globe, il faut se préparer à y faire face, et non pas essayer de s’y opposer. En effet, la diminution des émissions et même la neutralité carbone de l’Europe ne pourront jamais compenser les émissions toujours plus importantes des pays qui veulent se développer. Un simple examen du nombre de personnes que cela représente suffit pour tirer cette conclusion simple.
À moins de déclencher une guerre qui aurait très certainement des conséquences désastreuses, et que l’Occident n’est d’ailleurs pas du tout sûr de gagner, il est inutile d’essayer de forcer les pays en développement à limiter leurs émissions de CO2. En effet, comme expliqué plus haut, c’est pour beaucoup d’entre eux, une question de vie ou de mort, et non pas une simple question de confort thermique.
Il faut encourager et aider la population africaine à se développer en installant une distribution d’électricité dans tous les villages, et en produisant cette électricité avec des combustible fossiles. Il faut aussi installer un large réseau de distribution de gaz naturel sur ce continent. La vie de millions de personnes et la simple justice le justifient largement.
Peut-être que les 2 ou 3 degrés d’augmentation des températures provoqueront des effets négatifs largement décrits dans les documents largement diffusés, mais peut-être pas. En effet, il apparait tout de même surprenant qu’il n’y ait que des évolutions négatives attachées à cette augmentation. Cela voudrait dire que la température du début du siècle dernier était une sorte d’optimum merveilleux qui limitait au maximum les évènements malheureux, en maintenant la surface du globe à l’état d’une sorte de paradis terrestre.
Je pense sincèrement que ce serait trop beau pour être vrai. Le paradis terrestre reste certainement à construire…
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