Aussi extraordinaire que cela paraisse en ces temps de canicule et d’incendies de forêts, les moyennes de températures de surface mondiales sont stables depuis 2016, avec même une légère tendance à la baisse, et cela pour l’ensemble des organismes qui recensent et mettent ces chiffres à la disposition des utilisateurs dans le monde.
Interpréter les indications des stations de mesure de température
orsque l’on parle de la température de surface de la planète c’est en fait la température de l’air que l’on mesure. Mais, cet air n’a pas les mêmes propriétés en tous les points de l’atmosphère. Par exemple , sa pression varie avec l’altitude du lieu, et aussi avec l’instant. De plus, la température de l’air qui lèche une surface de désert exposée au soleil ou au contraire la glace des pôles, est évidemment soumise à l’influence de ces surfaces. (Et la réciproque est vraie aussi). Par ailleurs, on peut se demander si de suivre l’évolution de la moyenne des températures entre le sommet de l’Everest et le milieu du Sahara a pas beaucoup de sens. Ces deux remarques amènent à la conclusion que la notion même de « température moyenne de surface » doit être maniée avec précaution.
Cependant, si l’on dispose de valeurs de température prises à peu près aux mêmes heures et à peu près dans les mêmes conditions, et que l’on veuille avoir une idée de l’évolution globale[1] de ces températures dans le temps, on ne voit pas ce que l’on pourrait faire d’autre avec ces chiffres que de calculer des moyennes arithmétiques, qui donneront ainsi à peu près des renseignements sur ce que nous cherchons. On s’autorise donc à faire ces calculs, mais on doit garder à l’esprit que les conclusions tirées de ces observations ne représentent qu’à peu près la réalité. Les médias oublient à peu près toujours cette nuance importante…
Par ailleurs, si l’on désire connaître avec le maximum d’exactitude la valeur moyenne des températures de surface de l’ensemble du globe terrestre à une époque donnée, ce qui est nécessaire car il faut un « point zéro » si l’on veut connaître la valeur d’un réchauffement, il ne viendrait à l’esprit de personne de choisir les mesures de températures faites sur seulement une toute petite partie du monde (disons un cinquantième) sous le prétexte que les 49 autres parties étaient difficilement atteignables parce qu’il y faisait trop chaud ou trop froid, ou parce que c’était trop loin. Et, si on devait néanmoins prendre comme référence les moyennes obtenues dans ces conditions, un réflexe « scientifique » pourrait être de considérer cette référence avec prudence, sinon avec dédain, et peut-être même de la refuser carrément, ce qui serait plutôt sain.
Pourtant, lorsque Monsieur Laurent Fabius à l’occasion de la COP21 en 2015 parlait de limiter la hausse des températures à 2 degrés ou même à 1,5 degré par rapport au début de l’ère industrielle, il faisait bien référence, comme point zéro du réchauffement, à la moyenne des températures mesurées aux alentours des années 1880, sans se douter peut-être qu’à cette époque, d’après les chiffres fournis par la NASA, le nombre des stations de mesure des températures de surface qui existent toujours en 2015 (250) ne représente qu’environ le cinquantième de ce qu’il était en 2015 (11 461) ce qui crée un certain doute sur la solidité du point zéro utilisé. Et lorsqu’on écoute les discours officiels sur le sujet, aussi bien en France qu’au niveau européen, c’est toujours cette valeur, mesurée au début de l’ère industrielle par un nombre de stations représentant seulement environ 2 % du nombre de stations en 2015 (voir image ci-dessous) qui est prise comme référence.
Source : https://data.giss.nasa.gov/gistemp/station_data_v4_globe/
(Le nombre de stations indiqué pour 1880 correspond aux stations existant en 1880 et existant toujours en 2015). "
Cette référence est donc connue avec une imprécision notable du fait de ce faible nombre de stations de mesure qui amènent une couverture spatiale très insuffisante pour pouvoir prétendre représenter la totalité de la surface du globe terrestre. De plus, comme l’explique Benoit Rittaud,(source), les multiples corrections apportées aux données de températures historiques, qui semblent systématiquement orientées pour faire apparaître un réchauffement plus important, ont fini par apporter aux chiffres une correction qui n’est peut-être pas très éloignée de la grandeur du réchauffement lui-même...
Les organismes de référence
Les données de température sont publiées par des organismes que l’on peut qualifier d’officiels, qui font ou font faire les mesures de température à travers le vaste monde. Ces organismes sont essentiellement américains. Citons la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) qui n’administre pas les océans et l’atmosphère comme son nom semble l’indiquer, mais qui s’occupe simplement d’y faire certaines mesures et de les publier. Citons également la NASA ou plutôt sa filiale spécialisée, le GISS (Goddard Institute for Space Studies), autrefois dirigé par le célèbre James Hansen. Mentionnons également les données appelées BEST pour Berkeley Earth Surface Temperatures publiées par l’Université de Berkeley. On peut ajouter à cette liste le Hadley Centre, vénérable organisme britannique réputé pour son sérieux et sa compétence.
Les données de température terrestres ou maritimes obtenues au moyen des satellites sont, elles, administrées et publiées par l’Université de l’Alabama à Huntsville (UAH) et par une organisation appelée Remote Sensing Systems (RSS).
Toutes ces données sont, en vertu de la loi américaine, disponibles gratuitement sur Internet puisqu’elles sont payées par le contribuable. Petite remarque : ce n’est pas le cas chez nous : par exemple, un grand nombre de données de Météo France sont payantes.
Le site bien connu des spécialistes, Wood For Trees rassemble et publie à son tour les données de certains organismes.
On admet que les chiffres publiés par ces derniers (en tous cas depuis le climategate) ne font pas l’objet de manipulations tendant à prouver, pour des motifs variés, un mouvement quelconque dans le sens de la hausse ou de la baisse. En tous cas, on peut constater qu’ils se ressemblent fortement entre eux, ce qui pourrait constituer un gage de sérieux.
Les températures publiées par ces organismes depuis 2016
Il est évidemment intéressant d’examiner les données de températures fournies par ces organismes afin de vérifier la position des médias qui nous abreuvent à longueur de temps de l’urgence climatique qui deviendrai, d’après eux, toujours plus prégnante. (J’adore utiliser ce mot, parce que je ris en pensant à sa signification en anglais).
Voici les graphiques obtenus à partir des chiffres publiés par ces organismes.
Attention : les valeurs publiées ne sont pas les valeurs de température elles-mêmes, mais ce qu’on appelle les « anomalies de température », c’est-à-dire la différence entre la moyenne mensuelle[2] des températures et la moyenne mensuelle des températures antérieurement relevées sur une période de référence de 10 ans, (qui peut être différente selon les organismes).
Pour le GISS :
Excel calcule l’équation de la droite de régression (qui exprime la moyenne des valeurs). Tiens ? celle-ci indique une pente négative de 0,0204 degré par an depuis 2016 !
Voyons ce que disent les autres organismes :
Pour le Hadley Centre :
Les données du Hadley Centre pour 2022 ne sont pas encore publiées sur le site qui collecte les données des organismes repris ici : https://www.woodfortrees.org.
La pente de la droite de régression est de -0,0224 degré par an. (Elle aussi est négative).
Pour le RSS (mesures des températures par satellites) :
Pente de la droite de régression : -0,0256 degré par an. Nous restons dans la négativité.
Pour le BEST :
Pente de la droite de régression : -0,0214 degré par an. (bis repetita placent).
Pour l’UAH :
Pente de la droite de régression : -0,0326 degré par an. (Bigre, 50 % de plus que la précédente !).
Tous ces chiffres (et les courbes correspondantes) peuvent être vérifiés à l’adresse suivante :
https://www.woodfortrees.org/plot/gistemp/from:2016/to:2023/normalise/plot/hadcrut4gl/from:2016/to:2023/normalise/plot/rss/from:2016/to:2023/normalise/plot/best/from:2016/to:2023/normalise/plot/uah6/from:2016/to:2023/normalise
Tous les organismes cités sont donc d’accord pour conclure à une légère diminution des températures moyennes de surface depuis 2016.
Cette simple constatation est en contradiction avec les annonces régulières des médias qui déclarent tous, avec une belle unanimité, que le réchauffement climatique s’accélère…
En guise de conclusion
Cette unanimité, contraire à ce qui disent les mesures réelles, montre, en tout cas, que n’importe quelle affirmation, aussi éloignée de la réalité qu’elle puisse être, peut faire l’objet d’un consensus apparent, en dépit des signaux évidents de la réalité. Et en effet, on peut remarquer que toutes les indications (canicules, incendies) qui vont dans le sens d’un réchauffement, sont prises comme une preuve de celui-ci. Mais, bizarrement, toutes celles qui vont dans le sens inverse et qui devraient logiquement apparaître au moins comme des points d’interrogations sont complètement ignorées, comme c’est ici le cas des indications de températures, ou alors retournées pour allonger la liste des preuves. Par exemple, un froid exceptionnel devient une preuve, par la magie du mot « dérèglement » qui a remplacé le mot « réchauffement ».
Il sera intéressant, dans un certain futur ( ?) d’analyser les raisons et le processus qui ont conduit à cette divergence étrange.
Mais il serait peut-être plus approprié de s’interroger sur le bien-fondé de cette étrange urgence climatique qui ne semble pas être confirmée par l’examen de l’évolution actuelle des températures.
Publication : octobre 2022
[1] “Globale“ est pris ici au sens de “qui concerne l’ensemble du globe terrestre“.
[2] Pour des raisons d’homogénéité, le mois est ici remplacé par le 1/12ème d’année.
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