Q ue reste-t-il dans la tête d'un grand nombre de personnes en ce qui concerne la « catastrophe de Fukushima » ? Un “ouf” de soulagement, une vague idée de « plus jamais ça » ou de « pas de ça chez nous », et l'autre vague idée que les gens qui vivent à proximité des centrales nucléaires sont en danger. Les médias peuvent être fiers d'avoir joué un rôle déterminant dans la manipulation des esprits dans le but de rendre insupportable le nucléaire à l'occasion de cet accident.

Et pourtant… en réalité, et même si cela peut paraître étrange pour un grand nombre de gens, les victimes de Fukushima n'ont pas été victimes du nucléaire. Fukushima Plant 2 L'article suivant est écrit par le docteur Kelvin Kemm, PDG de la société Nuclear Africa , une compagnie de gestion de projets nucléaires basée à Prétoria en Afrique du Sud. Le Docteur Kemm est un membre du bureau international des conseillers du CFACT (Committee for a Constructive Tomorrow).
Voir l'article original.

J'ai récemment vu à la télévision une émission dont le titre était : « Fear Factor » (le facteur peur). Dans cette émission, les participants comparent leurs plus grandes peurs pour voir ceux qui savent s'en tirer et ceux qui savent combattre leur peur et la vaincre.

On fait sauter à l'élastique depuis un pont élevé les gens qui sont sujets au vertige, et on met ceux qui ont peur des araignées dans une baignoire rempliée d'araignées.

Dans pratiquement tous les cas, les participants ont dit que l'expérience réelle n'était, en fait pas aussi terrible que ce qu'ils imaginaient. En effet, au moment critique, on s'aperçoit que la peur de la peur est plus grande que la peur elle-même.

Il est un fait que dans la vie courante, la peur de certains aspects de la peur est plus forte que l'expérience elle-même. La personne humaine se fabrique en imagination une image terrible. Et c'est l'imagination qui nourrit la peur. Si l'image mentale n'est pas complètement spécifique et claire, c'est encore plus mauvais, car la peur nourrit l'inconnu. C'est ce qui s'est passé dans l'esprit du public au cours de la dernière moitié du siècle passé en ce qui concerne l'énergie nucléaire. Les concepts concernant les réactions et les radiations nucléaires sont en eux-mêmes compliquées et mystérieux.

Durant les deux dernières décennies, les avancées physiques dans des domaines tels que la mécanique quantique, liés directement aux processus nucléaires ont compliqué encore davantage les choses. Les images de forces et d'effets mystérieux sont aujourd'hui bien implantées. Il y a les films de Hollywood et les émissions de télévision qui parlent de voyageurs dans l'espace et d'envahisseurs extraterrestres qui utilisent le voyage dans le temps et les forces quantiques et se battent pour s'évader des zones nucléaires intergalactiques.

Une conséquence de tout cela est que le public international est terrifié lorsque on en vient à parler de l'énergie nucléaire. Un facteur peur bien réel plane au-dessus du simple mot « nucléaire ». Les journaux raffolent de ça et insistent sur les images telles que « fuites nucléaires » ou « exposition aux radiations ». Pour le physicien nucléaire que je suis, de telles réactions du public sont à regarder d'un œil mi amusé, mi consterné. L'amusement vient du fait qu'autant de gens peuvent être épouvantés aussi facilement avec si peu. C'est un peu comme de crier « il y a un fantôme dans la chambre ! » pour voir tout le monde courir se cacher dans les collines. La réaction de consternation, c'est qu'il existe un corps d'activistes antinucléaires qui ne veulent pas que le public connaisse la vérité. Les antinucléaires jouent à la perfection du facteur peur et s'efforcent de garder le public dans l'ignorance.

'Réfléchissons maintenant sur l'accident nucléaire de Fukushima qui a dernièrement fait l'objet des gros titres (L'article a été écrit en 2013, ndlt).

Dr. Kelvin KemmPremièrement, que les choses soient bien claires : il n'y a pas eu de catastrophe nucléaire à Fukushima. Le nombre total de personnes tuées par les radiations à Fukushima est de zéro. Le nombre total des blessés par les radiations est de zéro. Le nombre total des propriétés privées endommagées par les radiations est de zéro. Il n'y a pas eu de catastrophe nucléaire à Fukushima. Ce qu'il y a eu, par contre, c'est une énorme frénésie médiatique engendrée par le fait qu'il aurait pu y avoir une possibilité assez éloignée de fuite radioactive.

À l'époque, on constate une frénésie médiatique pour dire que "Il pourrait y avoir une fusion du cœur dans les réacteurs". Des prévisions d'apocalypse ont été émises. Bon. Il y a eu une fusion du cœur dans les réacteurs. Que s'est-il passé ? Rien.

Du point de vue du désastre, il y a bien eu un désastre, mais financier celui-là pour les propriétaires de l'usine. Il y a eu surchauffe, fusion du cœur et les réacteurs se trouvent maintenant hors service pour toujours. C'est un désastre financier, mais pas un désastre nucléaire. Étonnamment, les milliers de personnes tuées par le tsunami dans le voisinage et qui se trouvaient dans des boutiques, les bureaux, les écoles ou encore à l'aéroport et ailleurs sont essentiellement ignorées, alors qu'il circule une étrange phobie résiduelle à propos des "dangers de Fukushima". Il faut reposer la question plus générale : « Y-a-t-il eu des victimes à cause de Fukushima ? ». Oui, il y en a eu. Pourquoi ? Le gouvernement japonais a imposé l'évacuation de milliers de personnes vivant dans un rayon de 24 kilomètres autour de l'usine. Le stress de l'évacuation a provoqué des attaques cardiaques et d'autres problèmes médicaux chez de nombreuses personnes. Les gens sont morts en raison de l'hystérie de Fukushima et non à cause des radiations. Récemment, on a observé des fuites d'eau provenant de l'usine. Ces fuites contenaient de très petites quantités de poussière radioactive. Les médias ont parlé des mesures physiques de l'activité des radiations en millisieverts. Le public ignore complètement ce qu'est un sievert ou un millisievert. Il se trouve qu'un millisievert est une valeur minuscule.

Doubler une très petite quantité est assez inconséquent. C'est comme dire « Hier, il y avait une allumette sur le terrain de football. Aujourd'hui, il y en a deux : la pollution par les allumettes a terriblement augmenté (de 100 %) en 24 heures ». L'affirmation est mathématiquement correcte, mais en réalité complètement fallacieuse.

A Fukushima, il y a deux semaines, un peu d'eau légèrement radioactive a fui vers la mer. Le volume total d'eau était à peu près égal à celui d'une douzaine de piscines privées. C'est vraiment une goutte d'eau dans l'océan.

Les radiations contenues dans la mer ont été ridiculement faibles et on pouvait se baigner sans aucun souci dans l'océan. Tous les océans du globe contiennent depuis toujours une certaine radioactivité. Il existe une radioactivité naturelle qui nous entoure, et il en est ainsi depuis la naissance de la Terre.

Le grand public ne comprend rien aux radiations nucléaires, si bien que les plus étranges commentaires circulent. Sur un blog Internet, une personne prétendait que les gens vivant sur la côte nord australienne devaient faire attention aux radiations dans la mer, en provenance de Fukushima. Nom d'une pipe !

Le site de Fukushima ressemble aujourd'hui à une raffinerie de pétrole. Un grand nombre de citernes de stockage ont été installées pour contenir l'eau qui a servi à fin de refroidissement à l'arrosage des réacteurs endommagés. Disons franchement que sur le plan scientifique, la meilleure chose à faire avec cette eau moyennement radioactive consisterait à la déverser intentionnellement dans la mer. En effet, l'eau actuellement stockée à Fukushima a déjà été filtrée pour en enlever le césium radioactif.

Tout ce qui reste de légèrement radioactif est le tritium. Le tritium fait en réalité partie de la molécule d'eau et donc, ce qui reste, c'est, en fait… de l'eau dans l'eau. L'atome de tritium est un atome d'hydrogène qui possède deux neutrons dans son noyau ce qui est une anomalie rare mais existante dans un atome d'hydrogène. La plupart des noyaux d'hydrogène ne possèdent qu'un proton dans leur noyau, et pas de neutron. Une anomalie rare de l'hydrogène s'appelle le deutérium, et les noyaux de ses atomes possèdent un proton et un neutron. Le tritium, avec un proton et deux neutrons est une forme d'hydrogène encore plus rare que le deutérium. Ces variations de forme sont appelées des isotopes. La formule de la molécule d'eau est : H2O et les molécules d'eau dans lesquelles les atomes d'hydrogène se présente sous la forme tritium sont des molécules d'eau lourde. L'eau lourde est de l'eau, et il est impossible de la séparer par filtration de l'eau 'légère'.

Hydrogen TritiumL'eau lourde de tritium est très légèrement radioactive. On la trouve dans la mer à l'état naturel partout, et tout le temps. La concentration en tritium de l'eau stockée dans les mille citernes de Fukushima est plus élevée que celle de la mer à l'état naturel. Elle est cependant si faible qu'elle ne représente en réalité aucun danger. Il ne fait aucun doute que le gouvernement japonais a trop peur des hurlements de critique qu'il provoquerait en déversant le tout dans la mer.

Une autre complication est représentée par le fait qu'encore l'autre semaine, la presse a rapporté de nouvelles fuites radioactives vers la mer. Ces reportages sont faits de telle façon qu'ils créent l'impression que les ingénieurs de Fukushima n'arrivent pas à contrôler la situation.

La dernière fuite était de 400 litres, soit le contenu de quatre réservoirs de voiture. Il apparaît que l'un des mille réservoirs n'était pas totalement horizontal, si bien que lors du remplissage, un peu d'eau s'est échappée par l'un des bords. Aussitôt que la fuite a été repérée, elle a été réparée. Cependant, la règle impose que l'incident soit rapporté, bien qu'il n'ai eu aucune conséquence ni sur le plan biologique ni pour la faune ou la flore.

J'imagine que l'incident de Fukushima continuera à attire l'attention des médias pendant un certain temps encore, car c'est devenu une bonne histoire à raconter pour un certain temps. Cependant, en toute rigueur de réflexion et de rétrospection on est obligé de reconnaitre que loin d'avoir été un désastre nucléaire, l'incident de Fukushima est au contraire une excellente illustration de la sureté de l'industrie nucléaire.

Le plus important séisme jamais enregistré et sa conséquence tsunami a frappé une vieille centrale nucléaire construite avec une technologie maintenant obsolète : l'eau bouillante, et aucun dommage nucléaire n'a été constaté ni pour les humains ni pour les propriétés environnantes. Fukushima plant hydrogen gas explosionDes systèmes de gestion défectueux ont constitué un facteur aggravant et ont été impliqués dans une panne du circuit de refroidissement. Des fusions de cœur se sont produites. En raison de la magnitude exceptionnelle du tsunami, aucun service d'urgence n'a pu intervenir, car tous étaient soit en service ailleurs, soit paralysés en raison de la destruction des routes et des infrastructures.

De l'hydrogène s'est échappé d'un réacteur, s'est accumulé sous le toit et a finalement explosé, envoyant en l'air le toit sous le regard des caméras de télévision du monde entier. La centrale de Fukushima possédait des appareils appelés 'recombiners' destinés à prévenir la formation d'hydrogène, mais ils n'ont pas fonctionné car ils exigeaient une source extérieure d'énergie électrique.

Financièrement et opérationnellement parlant, les réacteurs ont été détruits, mais personne n'a été blessé ou tué par des radiations nucléaires.

Fukushima a montré qu'une centrale nucléaire peut encaisser un uppercut magistral de la part de la nature dans toute sa brutalité sans que la population environnante n'ait eu finalement à souffrir ou à mourir comme cela est si souvent prédit par les enthousiastes du facteur peur.

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